29 fevrier 2008 : au 108 rue de Bourgogne la PPPC Corp, avec le soutien de Labomedia, organise les vernissages de cinq expositions. Une invasion du bâtiment par la philosophie XuL, à travers de performances conséquantes, au niveau du temps, au niveau du contenu.
Fevrier 20O8, Philippe Coudert avait 31 ans.
Revenu d’un voyage initatique au Chili, l’artiste maudit tourne en rond chez sa mère depuis quelques mois. Pour faire quelquechose de ses mains il créé XuL.
Xul sera une blague, un projet de société, une forme globale qui voudrait ne pas etre categorisable, mi art, mi politique, mi philosophie, mi mechandizing, mi plastique, mi sonore, mi performant, mi architectural, mi graphique.
Le jour de la célébration sera le 29 fevrier.
Ce jour bancal inventé par la société occidental. Comme cale rabotée à la main pour que les horraires des messes et des bourses concïde a peut près avec les cycle de l’univers et la lune. Ce jour est idéal : le choc entre la Nature et la culture.
C’est l’hiver, Philippe Coudert traine au 108 rue de Bourgogne et Labomedia décide de lui préter un espace pour quelques mois en guise d’atelier. Il devient ainsi artiste en résidence, statut social plus valorisant que RMIste logé gratuitement chez ses parents.
Philippe Coudert, du temps de sa jeunesse, avait créé la PPPC Corporation. Encore une farce : cacher sous une appellation grandiloquante le fait qu’il était tout petit – en plus le clin d’oeil aux loges maçoniques avec la double conotation du terme corporation ne lui parut pas degueu.
De PPPC (les 3 « P » de PhiliPPe et le « C » de Coudert) il inventa un logo et de cette succession de « P » il créa une déclinaison graphique chère aux designer.
- PPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPC Project.
Poser son blaze sur les murs… Voilà qui lie la Corporation avec les grands groupes de busyness internationaux dans la tradition des pollueurs visuels.
Les entreprises classées au CAC 40 sont soutenues par les Lois des pays…mais PPPC Corporation étant en cours de developpement elle se range plutot du coté de la racaille graffeuse et adopte une technique commando sans autorisation, et hors des cadres JC Decaux
Tiraillé entre la Rue, le musée et les belles typographies, entre le vandalisme punk (o’clock) et la propreté des street artistes de droite (André), il colle de belle lettres gothiques sur les murs.
Idéales pour coloniser un espace grace à la fameuse ligature inventée par les curés moyenageux, On peut remplir grace à cette technique un mur du nombre de « p » necessaires et clore la ligne/mur par un « c » final.
Entre le fumoir et les toilettes, le logo transpire a travers le mur mitoyen et apparait d’un coté en positif et de l’autre en negatif et inversé.
Pour le vernissage il fallait une création sonore a la fois vulgaire et de la rue : la Fonky family et classieux comme une oeuvre d’art contemporain : le parti pris absurde de n’utiliser que la chanson « Danse de vandale » et de la decortiquer. Pour amener un peu de spectacle, Olivier Baudu etait la personalité idéale et pour faire entrer la rue dans le musée, rien de telle qu’une diffusion sur des ghettos blasters posés sur les différents spots de graf. Et pour la technique tant révée par Xu, le live d’Olivier passait par Radio Campus en quasi temps réél (4 secondes de décalage).
- Avinyo.
Le projet Avinyo avait déjà été exposé à la galerie SoA de Paris et avait donné lui a un alphabet pour la marque de skate versaillaise Nine Yards à Barcelone. C’était donc la troisième forme que prenait la collection de pieds de table et de chaise principalement issus des poubelles du barri gotic de Barcelone.
En réponse au detestable travail réalisé par l’entreprise de BTP qui laissa en fixe dans les sous sols du 108 des étais qui devaient etre provisoires-video projetée dans la salle, Avinyo elle aussi se transforme en foret d’étais. Allumettes dérisoires qui soutiennent la chappe en béton armé.
L’installation est éclairée par une lampe de chantier unique, renforçant l’atmosphère de degradation du batiment par l’erosion du temps. le collectif HAK représenté par Anton Mobin, Mathiew, et Sylvain ce soir là prodiga un live batterie/guitare/bruits magique.
- Satellite Of Love.
En résonance à la fusée construite sur le site du LostWood de Melleray, le satellite de XuL prépare son envol sur fond d’incrustation du studio de la webtv du 108. Construit par et pour les clochards célèstes, ce satellite vole dans les rèves et dans les ecrans de controle de l’équipe de lancement. Un caddie de supermarché, des chassis de BZ, un ventilateur, un presentoir a carte postale, une parabole de télé. Tout est vissé, tout est articulé, rien n’est soudé.
Le collectif Nature Artificielle a repondu présent au lancement du satellite. Composé de Yannis de Bellair, jipé Dupont, Jerome Djed Cligny, et Dju Fleureau les musiciens livrèrent un concert bruitiste duquel se faufilaient de temps à autre des harmonies electroniques clinquantes. Les musiciens astronautes et leur satellite voyagèrent dans le ciel par incrustation vidéo.
- XUL.
Pour séduire les nouveaux adèptes, un culte se doit d’en mettre plein la vue dès l’entrée dans le lieu de culte. Pour rester dans la tradition typographique de la Corporation PPPC sans trop s’eloigner du rève holywoodien les 3 grandes lettres XUL se transforment en écran de double projection.
Daniel Caspar, peintre et maitre de Philippe Coudert, projèta une vidéo naturaliste, constat de la collision des éléments de la terre avec ceux des airs.
En parallèle, Benjamin Cadon, grand collaborateur pour la corporation, balançait des visuels créés à base de filtres PureData.
Pour couronner le tout et continuer vers un dechirment téchnologique en temps réel, Fenshu, musicien polymorphe, envoya du gros depuis son lieu de residence la Norvège.
- Le Culte.
Quelques objets rituels, et un autel de glace. Les lampes hallogènes prises par la glace illuminent la scène. Monsieur P et Neurone, en maitres de cérémonie lancaient de grandes phrqeq techno-rituelles
- Chamboul Tout.
XuL se veut etre un mouvement libre de toute contigence materielle, mais travaillant avec du materiel humain un lieu de catharsis est souhaitable. Le Chamboul tout a été créé sur mesure pour la musique du grand JT25, riche en basse, sub bass et plus bas encore dans le spectre audio. le chamboul tout s’ecroulera seulement par l’action des ondes créées par le son. Et le detail interessant est que les boites qui constituent l’empillemment à chambouler sont en verre…Une pluie de cocktail molotov, l’explosion de la vitrine d’une agence immobilière, une barre de fer en travers du parre brise d’une camionnette de gendarme…tout les fantasmes sont les bienvenus pour la catharsis collective.
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