Les Lutheries Numériques sont un ensemble d’œuvres interactives qui présentent des instruments de musique réalisés avec des logiciels et du matériel sous licences libres. Les différentes œuvres ci-présentes sont le fruit de travaux individuels et collaboratifs des membres de la Labomedia, ainsi que d’artistes et d’ateliers partenaires.
Cette exposition a pour but de donner une autre approche de la création musicale et instrumentale dans les domaines des musiques électroniques et électro-acoustiques. C’est à la fois une sensibilisation à des modèles de production alternatifs d’instruments de musiques et une porte ouverte sur la recherche sonore possible grâce au caractère modulable des instruments.
Chaque œuvre possède un lien vers une page de notre wiki où les plans et les explications sont mis à disposition pour la réaliser chez soi ou en atelier.
Beat MXR, Labomedia
La Beat MXR est une plateforme web qui présente une boite à rythme dans son plus simple appareil. Pensée pour révolutionner l’utilisation d’une boite à rythme dans un environnement tactile (tablette, Ipad, etc…), la beat MXR offre une interface suffisamment visuelle et qui change de ce que peuvent être les boîtes à rythmes qui, en général, sont austères et moches.
Elle a été réalisée en langage Javascript, CSS3 et HTML5, qui sont des langages de programmation que n’importe quel navigateur web peut interpréter.
Interaction : Glisser vers le bas le son choisi parmi la palette située en haut de l’écran et confectionner des rythmes en fonction des sons voulus en se repérant avec les couleurs.
SamplerBox, Labomedia
La Samplerbox, ou boîte à sample est un instrument électronique pour faire de la musique, vous y mettez vos samples, y branchez un clavier midi et vous allez pouvoir jouer du piano acoustique, des batteries, des synthés ou tout autre instrument/son préalablement enregistré. Là où auparavant, il fallait utiliser un ordinateur ou un sampler hardware, la SampleBox propose une solution alternative peu couteuse, en open source donc pouvant être dupliquée à l’envie. Une communauté grandissante existe autour du projet qui est également passé par la case Open Ateliers de la Labomedia
Interaction : Choisir à l’aide des boutons gauche/droite de la Samplerbox le type de sonorité voulu, puis jouer avec le clavier.
Space 4046, Labomedia
Un petit synthétiseur DIY fabriqué à l’Atelier du C01N à partir de composants électroniques basiques et simples assemblés par l’action simplissime néanmoins minutieuse de la soudure. Il possède 4 boutons à tourner pour varier la sortie du son, ayant un effet sur la hauteur, la fréquence d’onde et la vitesse.
La space4046 peut faire l’objet d’un atelier en ou hors les murs de Labomedia.
Interaction : Jouer avec les boutons de la Space 4046 et écouter les différentes variations.
Theremin Arduino, Labomedia
Le Thérémin est un des premiers synthétiseurs qui date du début du XXème siècle. Contrairement à ses prédécesseurs, il était transportable et avait pour caractéristiques de se jouer en déplaçant les mains à proximité de deux antennes, un instrument « sans contact ». Conçu par Leon Theremin en 1920, de nombreuses versions de cet instrument virent le jour par la suite ; copié à l’identique, simplifié ou amélioré. L’idée du theremin arduino est de construire un instrument abordable, modulable et avec lequel on puisse jouer. Il s’agit également d’ouvrir sa construction à tous et de pouvoir l’améliorer.
Interaction : Déplacer ses mains autour du theremin et écouter les variations sonores.
Near Miss Harmony, Laurent Malys, Nantes
Near Miss Harmony est une installation audiovisuelle interactive présentée sur un mur d’écrans avec un système de diffusion audio. Un pupitre permet de manipuler les paramètres du programme afin de faire évoluer des courbes qui se dessinent en temps réel sur l’écran tout en modulant le moteur de synthèse sonore.
Elle a été réalisée sur Openframeworks, d’abord pour réaliser une simulation numérique de la machine à dessiner les cycloides de Joe Freedman, elle-même inspirée du marvelous wondergraph, un jouet pour enfant du début du siècle dernier. Après quelques recherches sur une présentation esthétiques de ces simulations, Near Miss Harmony fut crée.
Elle a fait l’objet d’une installation interactive accessible au public pour l’exposition du Printemps de Bourges.
Micro Pick up, Labomedia
Le micro pick-up est un outil permettant d’amplifier des vibrations, en général avec de cordes metalliques, à l’aide d’une bobine de fil et d’un micro. De petite taille, il se place près de parties vibrantes, et permet ainsi d’amplifier n’importe quelle vibration métallique. Il est employé pour des concerts, de la recherche sonore ou bien pour simplement s’amuser à construire soi-même ses accessoires de musique.
Interaction : Trois accessoires sont possibles pour faire résonner la corde metallique : un médiator, une tige en métal, un ressort aimanté (voir photo ci-dessous). Gratter, frotter, pincer, glisser le ressort entre la corde et l’aimant du micro pick-up et l’agiter avec ses doigts, puis moduler le son avec la pédale d’effet.
BrutBox, Réso-nance numérique (Marseille), BrutPop (Paris), et Armada Production (Rennes)
La BrutBox est un dispositif de création pensé pour le handicap et la pratique musicale collective.
La BrutBox propose des interfaces intuitives diverses et adaptées, compensant les difficultés motrices et s’appuyant sur les forces de chacun.
Basé sur le logiciel libre Pure Data, la Brutbox permet de récupérer des signaux à partir du mouvement, du toucher, de la lumière, des impulsions électriques du cerveau, des mouvements du visages, du corps…
Autonomous Object, Anton Mobin
L’autonomous object est un objet réalisé par Anton Mobin destiné à jouer de la guitare très vite, à la manière des guitaristes de flamenco.
L’objet est équipé d’un bouton pressoir qui permet d’activer un ventilateur et de gratter donc sur les cordes d’une guitare très rapidement. En le tenant dans la main qui gratte les cordes, la ficelle fixée au ventilateur faisant office de médiator se substitut ainsi au geste classique du musicien par un mouvement mécanique et régulier.
Boite à Yeah, Labomedia
Il s’agit d’enregistrer sa voix et de retourner la boîte pour l’utiliser comme un instrument de musique. L’idée est d’utiliser un module d’enregistrement et de l’intégrer dans une boite de conserve pour rivaliser avec l’ancestrale boite à meuh!
La Boite à Yeah peut faire l’objet d’un atelier en ou hors les murs de Labomedia.
Interaction : Appuyer sur le bouton d’enregistrement, dire un mot, ou faire un bruit, relâcher le bouton puis retourner la boite.
Ghost Electric, Réso-nance Numérique, Marseille
Tels des automates, ventilateurs, robot mixeur, lampes et autres appareils donnent naissance à un ballet électroménager à la gloire de la consommation. L’installation interroge l’utilité de ces objets du quotidien et énergivore qui souvent sont inutilisés, et dont l’utilitarisme souverain est ainsi détrôné par une création artistique et musicale.
Orgue Barbare, Labomedia
Connue sous le nom de « Piano à roulette », « Wheeled piano » ou encore d' »Orgue Barbare », le Pianoptique est un dispositif qui permet de faire de la musique via l’analyse d’un flux vidéo.
Le piano à roulette possède un œil numérique fiché dans un agrandisseur photographique pour pouvoir lire sur une platine disque des motifs colorés afin de les transformer en musique. Un orgue de barbarie optique, en somme, que nous vous invitons à manipuler pour donner naissance à des mélodies aptes à sauver l’Humanité.
Cette installation s’inspire de nos fameux orgues de barbarie qui sillonnaient les villages de France avec comme partitions des cartes perforées utilisées également un peu plus tard pour programmer les premiers ordinateurs.
Interaction : Prendre un disque vierge, dessiner dessus. Placer le disque sur le plateau puis le faire tourner avec la manivelle.
Chimère Orchestra (extérieur), Réso-nance Numérique, Marseille
Chimères Orchestra est une installation artistique dans l’espace public qui met en scène plusieurs robots-percussionnistes accrochés à des structures urbaines. Ils ont la forme d’insectes, de créatures hybrides échappées d’un zoo pour envahir le territoire de l’Homme. Leurs pattes tapent sur le support pour créer des rythmes, matière contre matière, comme une réponse aux rythmes de la ville, aux activités humaines. La programmation musicale repose sur l’écriture de rythmes évolutifs, du chaos à l’harmonie, en suivant différents mouvements : tribal, répétitif, frénétique, décalé, … Les robots « hackent » la ville, physiquement, et invitent les passants à faire de même, à questionner nos rythmes individuels et collectifs et notre relation ambiguë avec les machines, entre fantasmes technologiques béats et peurs de la perte de contrôle.